
Un réseau d’êtres humains vient d’être démasque à Yaoundé la capitale du Cameroun à travers une opération de la gendarmerie nationale. Ce sont six congolais de RDC et neuf malgaches attires par des fausses offres d’emplois en ligne qui ont été secourus des mains de leurs ravisseurs. Ils étaient retenus captifs, sous-alimentes et forces de soutirer de l’argent à leur famille à distance à partir d’un domicile dans un quartier de la capitale camerounaise.
La première victime s’est fait prendre en octobre 2024 et depuis lors, était utilisée pour attirer de nouvelles proies motivées par la promesse d’un salaire attractif au sein des structures hospitalières et industrielles importantes de Yaoundé selon le lieutenant-colonel George Parfait Nana, chef du commandement opérationnel à la gendarmerie nationale camerounaise. Aujourd’hui les 15 victimes sont gardées en lieu sûr et attendent être rapatrier dans leur pays alors que trois suspects sont en justice dans le cadre des enquêtes.
Des ONG craignent que le Cameroun soit devenu une plateforme de transit ou de destination pour des réseaux qui ciblent des personnes vulnérables à travers l’Afrique surtout que ce n’est pas la première fois que le pays soit mis en cause dans pareils scandales. Autrefois dans la gestion migratoire par exemple, des réfugiés nigérians ont rapporté des cas d’abus, d’exploitation, voire de refoulements illégaux.
Au niveau diplomatique, les implications de cette affaire sont lourdes. Madagascar, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a exigé des explications et une coopération active des autorités camerounaises. La RDC, elle aussi concernée, suit de près la situation. Si ces événements persistent, ils pourraient tendre les relations bilatérales et entraîner des restrictions de mobilité ou des contrôles plus stricts sur les déplacements vers le Cameroun.
Par ailleurs, l’affaire jette une ombre sur la réputation du Cameroun et détériore son image à l’international. Le pays, déjà confronté à des défis internes liés à la sécurité et aux droits humains, se retrouve désormais associé à un phénomène de criminalité transnationale particulièrement sensible. Dans un contexte où les pays africains cherchent à renforcer leur coopération régionale et leur attractivité économique, ce type de scandale est un frein.
Alors que les organisations de défense des droits humains appellent à une enquête approfondie et à la mise en place de mécanismes de prévention contre les fausses agences de recrutement, l’urgence pour le Cameroun est double ; il faut protéger les victimes et restaurer sa crédibilité sur la scène internationale.
Par Yves Modeste Ngue
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