
Sport comme instrument de Soft Power
Si le soft power désigne la capacité d’un État à influencer les autres par l’attraction et la persuasion plutôt que par la contrainte, alors le concept prend davantage d’ampleur avec l’essor du sport. Les grandes compétitions sportives sont des vitrines mondiales qui offrent aux participants, une plateforme idéale de promotion de leur culture, leurs valeurs et surtout leurs réalisations. Les Jeux Olympiques ou la Coupe du Monde de football par exemple, permettent à une nation de se venter en se présentant sous son meilleur jour dans l’optique d’attirer l’attention à la fois, des médias internationaux et de spectateurs à travers le monde.
En organisant les grands événements sportifs, la Chine, le Qatar, la Russie et bien d’autres pays encore ont pu surfer dans la redéfinition de leur positionnement sur la scène mondiale. Le Qatar a non seulement mis en avant ses infrastructures modernes, mais a consolidé son rôle d’acteur clé dans le Moyen-Orient et au-delà. La Russie de son côté, s’est repositionner au lendemain du mondial de 2018 après plusieurs années d’isolement diplomatique tandis que la Chine a réussi à faire du sport, un axe central de sa diplomatie depuis l’organisation des Jeux Olympiques de Pékin en 2008.
Les retombées économiques et politiques du sport
Pas aucun doute que les événements sportifs génèrent des milliards de dollars en termes de droits de diffusion, de parrainage, de tourisme et de développement d’infrastructures. Vu sous cet angle, le sport est une industrie stratégique qui permet aux pays organisateurs de stimuler leur économie tout en attirant des investissements étrangers.
De nombreux partenariats internationaux sont tisses lors des événements sportifs. Souvent, les délégations qui s’y rendent servent de point de départ à des discussions diplomatiques à venir sur des questions économiques ou géopolitiques. Les gouvernements ont ainsi une opportunité de signer des accords commerciaux, d’initier des dialogues culturels ou même de développer d’autres liens comme aux plans militaire et sécuritaire.
Le sport comme outil de rassemblement, de paix et de diplomatie
Dans un monde marqué par des interminables conflits, le sport sert de pont pour la paix et la réconciliation. Des initiatives comme le football pour la paix, ou le rôle de la diplomatie sportive en Afrique du Sud durant l’apartheid, montrent que le sport peut créer des espaces de dialogue et de coopération là où les politiques traditionnelles ont échoué. Dans d’autres cas, le sport a permis aux pays en situation d’isolement diplomatique de rétablir des liens avec la communauté internationale. En envoyant des athlètes dans des compétitions internationales comme les Jeux Olympiques ou les Championnats du Monde, des nations comme la Corée du Nord ont fait usage du sport pour engager des pourparlers avec des adversaires politiques.
À l’ère de la mondialisation, les États n’hésitent plus à solliciter et à investir dans le sport pour non seulement en faire une fierté nationale, mais pour aussi affirmer leur influence pour rayonner sur la scène mondiale. Parce que les pays maitrisent l’importance de l’image, le sport devient le langage universel capable de briser les frontières et de renforcer les relations.
Par Armel Cleo
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