

Réunion d’évaluation du 07 mai 2025 à Yaoundé au Ministère de la Santé Publique
Avec la confirmation du premier cas de contamination au virus Covid-19 en 2020 au Cameroun, le Fonds mondial s’est engagé à soutenir le Cameroun dans la riposte nationale contre cette pandémie. Une action solidaire au niveau international qui s’ajoute aux actions menées depuis des années en faveur des populations dans le cadre des programmes de lutte contre certaines pathologies. Comme domaines d’interventions : le paludisme, la tuberculose et le sida. Ceci à travers la mise à disposition des financements pour les activités de prévention, dépistage et de traitement en approvisionnant le système de santé en médicaments essentiels. Objectif : améliorer l’accès aux soins de santé pour les populations vulnérables, réduire le taux de mortalité lié auxdites maladies et renforcer le système de santé.
Malheureusement, le principal bailleur de fonds a constaté des failles dans la gestion des ressources (remboursement et co-financement) mises à la disposition du Cameroun. Le Cameroun est ainsi dans le box des accusés pour le motif de non-respect des normes de bonne gouvernance.
Menace de toute subvention à l’avenir, le Cameroun a tenu une concertation de crise le 07 mai au ministère de la Santé publique (Minsanté), aux lendemains de son dernier rappel à l’ordre. Placé sous la responsabilité du ministre Manaouda Malachie, le conclave a réuni les principaux acteurs liés aux subventions du Fonds mondial et au renforcement de la gouvernance sanitaire.
« L’objectif principal de cette rencontre était d’apprécier l’écart entre ce qui a été engagé dans le cadre du Plan de mitigation des risques du Fonds mondial et ce qui reste à accomplir. Notamment en matière de remboursement et de co-financement », confesse le Minsanté concernant les dénonciations du Fonds mondial.
Pour retrouver la confiance du Fonds mondial, le ministre de la Santé publique, a, au cours de cette réunion d’évaluation, appelé à plus de rigueur dans la gestion desdites subventions destinées à la santé publique.
De ce fait, la mise en œuvre des recommandations du Fonds mondial repose sur une réforme plus stricte de la chaîne d’approvisionnement et des mécanismes de contrôle. Ce plan d’assainissement, en vigueur depuis avril 2025, comprend 25 actions pour des solutions à court, moyen et long terme. Dans ce plan, figurent entre autres, la lutte contre la fraude, l’optimisation des ressources humaines, la destruction des produits de santé périmés et la mise en place d’outils numériques pour une traçabilité efficace des intrants médicaux.
S’agissant du contrôle des intrants, « nous devons être désormais plus stricts, plus rigoureux, voire intransigeants sur les questions de gouvernance et de transparence », a insisté le ministre de la Santé. Des qualités qui pourraient éviter au Cameroun de ne plus plonger dans des détournements financiers si elles sont appliquées par les acteurs impliqués.
Au sortir de cette auto-évaluation, il a été convenu qu’un rapport consolidé sera transmis sans délai à la très haute attention du président de la République, Paul Biya ainsi qu’au responsable du Fonds mondial, dans une logique de redevabilité et de coopération renforcée.
Par Crescence Yolande AKABA, Cameroun
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