A Genève, le Cameroun propulse l'Afrique en imagerie médicale.

Couverture santé universelle en Afrique : Le Cameroun, incubateur de l’imagerie médicale

Le projet de résolution sur le renforcement des capacités d’imagerie médicale, adopté le 24 mai à Genève, vise à faciliter l’accès aux soins dans un contexte où ces examens sont souvent hors de portée ou inexistants dans certains hôpitaux.

A Genève, le Cameroun propulse l’Afrique en imagerie médicale.

Le projet de résolution sur le renforcement des capacités d’imagerie médicale a été adopté le 24 mai 2025 à Genève par consensus à la Commission A, sous le Pilier 1, point 13.3. Parrainé par le Cameroun et co-sponsorisé par l’Arménie, le Burkina Faso et le Brésil. Cette résolution propulse l’imagerie médicale au cœur de la Couverture Santé Universelle dans les pays en développement.

Pour les systèmes de santé des pays à revenu faible et intermédiaire, ce projet vise à faciliter l’accès aux soins de santé dans la lutte contre les maladies non transmissibles telles que les cancers, AVC ou diabète. Sur le terrain, pour un diagnostic précoce, une prise en charge rapide traitements, surtout en milieu rural, où la rareté des équipements de diagnostic dicte sa loi, il est question d’avoir des centres mieux équipés, des examens moins chers, une meilleure prise en charge dans les soins de base.

« L’imagerie médicale non plus comme un luxe technologique, mais comme une clé de voûte de la santé publique moderne, cruciale pour le diagnostic précoce, le traitement efficace et le suivi des maladies chroniques et infectieuses, notamment les cancers, les AVC et les complications obstétricales », relaie le ministère de la Santé. Et d’ajouter : « Pour les populations camerounaises, cette avancée est porteuse d’espoir. Aujourd’hui encore, les examens d’imagerie sont souvent hors de portée : trop chers ou tout simplement indisponibles dans les centres de santé de proximité. Cette résolution pourrait changer la donne, en facilitant l’accès aux diagnostics dans le cadre d’une CSU qui ne ruine pas les patients. »

Dans une quête de justice sanitaire au Cameroun, le manque d’accès à l’imagerie se traduit concrètement par des taux de mortalité par cancer deux fois plus élevés que dans les pays à revenu élevé. L’absence de radiologie dans de nombreuses zones rurales prive les femmes de diagnostics obstétricaux essentiels et les victimes d’AVC de traitements urgents. « Cette résolution reflète notre engagement indéfectible face au fardeau croissant des maladies non transmissibles et à l’urgence de bâtir des systèmes de santé résilients et équitables », a expliqué le Dr Manaouda Malachie.

Des actions concrètes attendues

Dans les brefs délais, les Etats membres doivent mettre en place des actions concrètes avec l’appui des partenaires comme l’Organisation mondiale de la Santé (Oms). Il s’agit pour eux d’investir dans des équipements d’imagerie modernes, accessibles, et parfois portables ou alimentés par l’intelligence artificielle, d’intégrer l’imagerie médicale dans les politiques de santé publique et les stratégies nationales de Couverture Santé Universelle (CSU). Il est aussi question de former des professionnels qualifiés et de développer la télé- radiologie pour les zones reculées, de mettre en place des normes de qualité et de sécurité pour les examens d’imagerie.

Le Cameroun est appelé à intégrer l’imagerie médicale dans le projet pilote de CSU qui a déjà connu le lancement d’un fichier unique des assurés. Pour ce, il faudra trouver des financements durables, équiper davantage des centres de santé, et renforcer les compétences du personnel médical.

Selon des études récentes, chaque dollar investi dans l’imagerie en Afrique rapporte plus de 21 dollars en bénéfices sanitaires et économiques. Il s’agit donc d’une stratégie gagnante pour faire progresser la CSU, objectif central de l’agenda 2030 pour le développement durable.

Par Crescence Yolande AKABA, Cameroun

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