
C’est au cours de la 78e Assemblée mondiale de la santé ouverte le 19 mai au Palais des Nations à Genève en Suisse, que le Cameroun a officiellement été désigné membre de la Commission Générale de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Les travaux qui s’achèvent le 27 mai ont pour thème : « Un monde uni pour la santé ». Siégeant désormais sur la table des décideurs, l’entrée de Yaoundé dans cet organe de premier plan de l’institution internationale, est une percée diplomatique et stratégique qui ouvre des opportunités pour le vert-rouge-jaune.
Entre reconnaissance internationale et l’inscription de son nom dans l’histoire des questions de santé mondiales, le Cameroun est appelé à renfoncer son système de santé encore confronté à de nombreux défis et enjeux des questions nationales au syndrome planétaire. Il s’agit notamment des pandémies et endémies, des inégalités d’accès aux services hospitaliers (primaire, de référence et d’excellence), du changement climatique et la digitalisation des systèmes de santé.
Outre ces limites, la gestion des politiques de santé locale souffre d’un manque d’expertise en termes d’implémentation constamment dénoncé par les autorités en charge de la santé publique au Cameroun. En accédant à ce rang, le Cameroun, de concert avec les autre Etats-membres, est attendu sur l’élaboration à long terme des stratégies pour une santé pour tous sans discrimination sociale, économique et environnementale.
Gestion des finances en débat
Stratégiquement, la Commission Générale joue un rôle fondamental dans la gouvernance de l’Oms. Dans ses missions, elle examine et valide le budget-programme de l’organisation, statue sur les grandes orientations politiques, nomme le Directeur Général de l’Oms, et supervise les politiques financières de l’institution.
Face à cette lourde charge diplomatique, le Cameroun devrait se tenir en bon élève dans cette salle de classe qui réunit les pays du Nord et ceux du Sud pour bâtir des alliances solides auprès de plusieurs partenaires internationaux. Cette discipline diplomatique consiste également à ne pas tomber dans les mêmes travers en exportant une fois de plus ses scandales endogènes sur la scène mondiale.
Encore d’actualité, la confession du ministre de la Santé Manaouda Malachie, des écarts de gestion des subventions du Fonds mondial. Les dénonciations de ce bailleur de fonds international contre le Cameroun portaient sur le remboursement et le co-financement de ses actions dans les programmes de lutte contre le paludisme, le Sida et la tuberculose. Menacé de perdre des subventions à l’avenir, le Cameroun a instauré comme solution, un plan anti-fraude, l’optimisation des ressources humaines, la destruction des produits de santé périmés et la mise en place d’outils numériques pour une traçabilité efficace des intrants médicaux.
Des questions relatives à la gestion, à la gouvernance, aux finances qui feront l’objet des échanges du 28 mai au cours du Conseil-exécutif de l’Oms. Le Cameroun y prendra part en tant 3e vice-président.
Par Crescence Yolande AKABA, Cameroun
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