
Au niveau régional, l’initiative du Niger va bouleverser les relations avec ses voisins, notamment les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest. L’haoussa, largement parlé dans plusieurs pays frontaliers comme le Nigeria et le Tchad, pourrait servir de pont culturel et linguistique. Ce changement de statut de langue va certainement influencer les dynamiques au sein des organisations régionales comme la CEDEAO, qui se base encore et largement sur le français. Par ailleurs, la rupture créée avec le français risque de refroidir les relations avec des partenaires historiques tels que la France, au point nuire davantage aux accords de coopération.
Sur le plan international, décision de Niamey est plus perceptible comme une tentative de réaffirmer la souveraineté culturelle et politique du Niger. En réduisant l’usage du français, le pays dont les relations diplomatiques avec la France ne sont plus au beau fixe cherche à s’affranchir de l’héritage colonial et à promouvoir des valeurs de son identité propre. Plus loin, il faut y voir dans cette démarche, une opportunité de création de nouvelles alliances linguistiques et stratégiques dont le but sera de renforcer l’indépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales.
Enfin, dans la perspective de booster son développement économique et social, la décision du Niger pourrait favoriser une meilleure intégration des populations locales et renforcer la participation active de la société civile dans le processus décisionnel, en offrant un espace plus inclusif pour les échanges et les débats.
En prenant un tel risque diplomatique, le Niger gagne non seulement en affirmation de son identité culturelle et souveraineté, mais aussi, ouvre la voie aux nouvelles opportunités de redéfinition de ses relations avec ses voisins et autres partenaires internationaux.
Par Yves Modeste Ngue
Leave a Reply