
Le Cameroun poursuit la mobilisation des ressources supplémentaires pour les travaux de la Voie de contournement de Yaoundé. C’est cette quête de financements qui justifie sa présence au 16e Forum international de la construction et de l’investissement des infrastructures à Macao en Chine.
Placé sous le thème : « Une connectivité améliorée pour la coopération gagnant-gagnant », de nombreux investisseurs sur le secteur routier et du logement ont explorés les opportunités de partenariats du 07 au 15 juin 2025. La délégation conduite par la ministre de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès, a scruté autant de pistes de financements possible qu’offre cette plateforme internationale d’échanges conjointement organisée par la China international Contractors association et le Macao Commerce and investment promotion Institute.
Parmi elles, le tête-à-tête de Yaoundé avec Monsieur Yinzhan, Chairman de la China Harbour Engineering Company Ltd (CHEC). Cette société appartient au même Holding que la société CCCC (China Communications Construction Company Ltd) qui a réalisé la Section Rase Campagne de l’Autoroute Yaoundé Nsimalen. Sur le sol chinois, cette entreprise est reconnue pour plusieurs travaux d’infrastructures emblématiques comme l’extension de l’aéroport de Macao, le bâtiment le plus haut de Singapour, la construction de l’hôtel The Venetian de Macao. Au profit du Cameroun, elle envisage mettre son expérience au service du pays une fois les clauses d’un partenariat fixées.
Un soutien financier suscité
D’où la manifestation de son intérêt exprimé le 10 juin en vue d’accompagner le pays à construire une nouvelle ville à l’image de Macao, dans l’un des pôles de développement urbain de la Voie de Contournement de Yaoundé. Globalement, le coût estimatif des travaux est d’environ 794 milliards de FCFA réparti entre 706 milliards de FCFA pour la réalisation des travaux et 88 milliards de FCFA pour les indemnisations et réinstallations.
Pour ce qui est de la viabilisation des quatre pôles d’aménagements urbains au sud, à l’Est, au Nord et à l’Ouest de la VCY, le coût total est d’environ 470 milliards de FCFA, dont 20 milliards pour les indemnisations et les réinstallations.
Cet accord, s’il est officiellement noué, viendra s’ajouter à d’autres contrats puisque l’entreprise est également présente au Cameroun avec plusieurs chantiers d’envergure tels que le Port en eau profonde de Kribi, la construction de l’autoroute Kribi- Lolabé. Pour l’instant, la section T3 de ce projet structurant et intégrateur qui comporte quatre pôles urbains est financé par l’Union Européenne (UE).
Selon ce bailleur de fonds, il est en droite ligne avec l’engagement de l’Union européenne envers l’Afrique, notamment à travers ce qui est maintenant appelé le « Global Gateway ». Il s’agit de l’engagement en faveur d’une croissance durable et la création d’emplois décents, non seulement à travers la promotion de l’intégration économique, le commerce et la connectivité, mais également à travers l’accompagnement vers une amélioration du climat des affaires et le développement du secteur privé.
A travers la nouvelle stratégie « Global Gateway », l’Union Européenne et ses partenaires de l’équipe Europe ambitionnent de mobiliser globalement jusqu’à 150 milliards d’euros en fonds publics et privés pour le développement d’infrastructures plus sures et plus vertes dans tous les domaines de la connectivité notamment une intégration sous régionale.
Intégration sous régionale
Depuis 2016, les études d’insertion physique ont permis d’affiner la bande kilométrique dans laquelle est insérée cette infrastructure. De 2018 à 2020, des études techniques, économiques et environnementales détaillées ont permis de retenir le tracé d’une boucle autoroutière d’un linéaire de 92Km. Elle comprend 20 échangeurs, 25 rétablissements de pistes interceptées, 17 passerelles piétonnes, 3 grands ouvrages hydrauliques et 174 ouvrages hydrauliques.
Par sa position géographique, Yaoundé se trouve au croisement d’importants corridors en Afrique centrale à l’instar de Libreville-Kribi/Douala-Bangui/Ndjamena, Ndjamena-Yoko-Djoum-Ouesso-Brazzaville et Ndjamena-Yoko-Ambam-Libreville. Sa traversée constitue à chaque fois un point noir. De même, l’urbanisation galopante et difficile à maîtriser de la ville aux sept collines comme la plupart des métropoles africaines, entraîne des conséquences majeures sur la congestion urbaine.
Mobilité urbaine et changement climatique
Cette infrastructure, véritable ceinture verte, sert de support à une expansion plus structurée et plus écologique de l’activité économique de la ville vers des pôles de développement décentralisés. Elle resserre ainsi les liens du Cameroun avec les engagements globaux en faveur de la lutte contre le changement climatique, mais aussi en vue de structurer cet espace urbain et améliorer les conditions de vie des populations.
Pour le Cameroun, ce réseau routier régional est un corridor prioritaire qui va nécessairement accélérer le renforcement de l’intégration sous-régionale et atténuer les effets néfastes de la circulation et des transits dans la ville. En 2018, il est retenu comme prioritaire pour la Région, par le Comité de Pilotage Elargi du Programme Indicatif Régional Afrique centrale. Il s’inscrit dans les corridors régionaux et continentaux et est conforme au plan Directeur d’urbanisme de la capitale camerounaise. Il permettra de lutter contre la pollution dans la ville de Yaoundé et d’en faire une ville résiliente et durable.
Par Crescence Yolande AKABA, Cameroun
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