
Jean-Noël Barrot n’a pas manqué d’exprimer son « regret » face à la décision d’Alger, ajoutant qu’elle ne « restera pas sans conséquences ». Sans entrer dans les détails, il a laissé entendre que des mesures de réciprocité pourraient être envisagées.
Ce nouvel épisode marque une escalade dans une relation diplomatique marquée par des crispations récurrentes, oscillant entre coopération stratégique et malentendus profonds. La réaction rapide et ferme de la France souligne l’irritation de l’exécutif français face à une mesure jugée disproportionnée, voire hostile. Jean-Noël Barrot, n’exclut donc pas des mesures de rétorsion diplomatique.
Ce regain de tension vient s’ajouter à une longue liste de contentieux entre les deux capitales. Des dossiers sensibles comme la mémoire de la colonisation, les questions migratoires, ou encore la coopération sécuritaire en Afrique du Nord ont souvent nourri des désaccords entre les deux États. Aujourd’hui, l’affaire des fonctionnaires expulsés risque de durcir un peu plus le climat.
Plusieurs sources indiquent que la présente affaire encore entourée de zones d’ombre, impliquerait des membres du personnel diplomatique ou consulaire algérien, et serait liée à une enquête de la justice française sur des actes présumés d’espionnage ou de surveillance communautaire. Alger, voyant dans cette procédure une atteinte à sa souveraineté et à ses ressortissants, a choisi de répondre par une mesure symboliquement forte ; l’expulsion de douze agents français de son territoire.
La nouvelle confrontation annonce des conséquences multiples dans la coopération bilatérale entre les deux pays. Il pourrait avoir un refroidissement des échanges économiques ou une restriction du dialogue politique au plus haut niveau. Un gel partiel de certaines collaborations est aussi envisageable. Pour les communautés algériennes en France et françaises en Algérie, cette détérioration aurait un gros impact dans la délivrance de visas ou du fonctionnement de l’administration consulaire. À plus long terme, cet épisode pourrait accentuer une méfiance durable, freinant les tentatives de rapprochement souvent affichées mais rarement concrétisées.
Alors que le contexte international exige une coopération renforcée et que les deux pays ont tout intérêt à dialoguer face aux défis communs, la tentation de la confrontation l’emporte une fois de plus. Cette nouvelle fracture sur fond de rancœurs anciennes et de malentendus persistants ouvre une nouvelle bataille diplomatique qui n’est en réalité qu’une occasion manquée de bâtir des ponts.
Par Mangue Man Mut
Leave a Reply