
La BEAC est accusée de freiner la dynamique économique en imposant des mécanismes de contrôle jugés rigides et peu adaptés à un environnement économique ouvert. Pour la maison blanche, cette façon de gérer entrave les investissements étrangers dans la région.
Une récente proposition de loi au Congrès américain projette de bloquer le soutien du Fonds monétaire international (FMI) à certains pays d’Afrique centrale, membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Une législation qui, si adoptée, aura des répercussions significatives sur les pays de la sous-région. Le texte concerne les fonds de restauration environnementale que les compagnies pétrolières internationales sont tenues de déposer auprès de la BEAC.
Lesdits fonds, estimés entre 5 et 10 milliards de dollars américains, sont destinés au nettoyage environnemental post-exploitation. Les nouvelles régulations exigent que ces sommes soient transférées sur des comptes contrôlés par la BEAC, renforçant ainsi les réserves de change de la région. Toutefois, selon les législateurs américains, cette politique pourrait compromettre les investissements pétroliers du pays de l’oncle SAM d’où l’introduction du projet de loi qui devrait empêcher le FMI de soutenir les pays concernes tant que ces fonds sont considérés comme des réserves de change.
Défi et opportunité pour les pays de la CEMAC
Le soutien financier du FMI est crucial dans le maintien de la stabilité économique et financer de divers programmes de développement. Toute suspension de soutien viendrait aggraver les problèmes économiques existants, notamment en matière de dette et de réserves de change. Par ailleurs, la capacité de financement des projets essentiels par les pays concernés se verra réduite avec une incidence sur la croissance économique et leur développement social.Les six États membres de la BEAC ont indiqué que ces fonds de restauration devraient aider à consolider leurs réserves de change, bien qu’ exclusivement alloués aux coûts des travaux de restauration et donc ne répondent pas aux critères du Fonds monétaire international (FMI) en matière de réserves de change.
De nombreux observateurs évoquent toutefois, la possibilité d’inciter les pays de la sous-région Afrique centrale à repenser leur dépendance à l’aide extérieure et à explorer de nouvelles alternatives pour renforcer leur souveraineté économique. Une telle mesure pourrait donc conduire à des réformes structurelles et à une mobilisation des ressources internes, favorisant ainsi une croissance plus autonome et peut être durable.
En attendant tout développement lié à cette actualité, les États-Unis conditionnent désormais leur soutien à des réformes structurelles qui incluent une meilleure transparence dans la gestion des devises, une gouvernance améliorée au sein de la BEAC et un accès plus fluide aux fonds pour les investisseurs étrangers.
Par Mangue Man Mut
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